Floriane

  

 LE BUSDu futur

  

 26 – 10 - 2002





 

               C’était un jour d’automne. Malgré le beau soleil, des nuages venaient obscurcir le paysage et déverser quelques pluies. Devant ce temps changeant, Tarilha décidait de prendre le bus pour rentrer de l’école. Tarilha vêtue d’un jean bleu, d’un tee-shirt vert et d’une veste marron était âgée de dix ans. Elle avait les yeux marron-vert et ses cheveux châtain clair volaient au vent.

               Le bus tardait à arriver, elle se demandait s’il ne valait pas mieux qu’elle marche un peu pour en prendre un autre. Peut-être aurait-elle dû... Les feuilles, qui se détachaient des arbres pour venir couvrir le sol humide de la dernière pluie, avaient des dégradés de jaune, orange, rouge et marron.

               Enfin, le bus arriva. Il était bondé mais elle parvint à trouver une place assise à côté d’un homme qui devait avoir aux alentours de vingt-cinq ans. Elle était près de la fenêtre, sa place favorite car elle pouvait voir le paysage. Maintenant que le bus était arrivé à l'arrêt, il fallait qu’il passe les embouteillages interminables. C’était long... long... long !

               Tarilha appuyée contre la fenêtre, regardait la femme assise en face d’elle. Cette dame avait les cheveux blonds aux épaules, on devinait des yeux bleus derrière de grosses lunettes de vue tintées dont la monture était d’un noir d’encre. Son gros nez, pensa Tarilha, ressemblait à celui d’un boxeur après un match perdu contre Mike Tyson.

               Puis, Tarilha regarda le monsieur à côté de qui elle s’était assise. Il avait le crane et le visage rasés de très prés. Il portait un long imperméable gris et des bottes noires. Au bout d’un quart d’heure, Tarilha remarqua que le bus n’avait avancé que de quelques mètres.

               Une heure plus tard, le bus, enfin sorti de la ville, traversait la campagne. La route étant un peu défoncée, le chauffeur devait faire quelques zigzags afin d’éviter les trous et les bosses.

               Alors qu’elle regardait le paysage, Tarilha remarqua qu’il n’était pas le même que celui de la veille. Là où il y avait un champ de blé, maintenant, une usine de traitement des déchets crachait de la fumée noire. Comment cela était-il possible ? Elle se tourna vers le monsieur qui était à côté d’elle. Mais, à sa grande surprise, l’homme avait des cheveux longs et une barbe blanche dont le bout reposait sur ses pieds. Elle regarda la femme assise en face d’elle. Elle aussi avait vieilli, ses cheveux devenus très longs étaient grisonnants, elle avait toute la figure creusée d’énormes rides.

               Effrayée, pensant qu’elle s’était trompée de bus vu qu’elle ne reconnaissait pas le paysage, Tarilha descendit au premier arrêt. C’était en fait son arrêt habituel bien que quelque peu changé. L’arrêt de bus, anciennement bordé de petites fleurs jaunes, était maintenant entouré d’une carrière de quartz rose. Elle en ramassa un bout qu’elle trouvait beau et le mit dans sa poche, puis elle reprit la route de sa maison. Des immeubles avaient émergé à l’endroit où le matin même il n’y avait que vignes et tracteurs. Tarilha arriva devant sa maison, les couleurs étaient passées, les volets rouillés pendaient. Soudain, elle entendit derrière elle :

               « Tarilha ! Tarilha ! Réveille-toi. »

               Tarilha ouvrit les yeux affolée et regarda autour d’elle. Elle était dans le bus, assise à côté de l’homme chauve, et sa mère se tenait devant elle. Sa mère était montée craignant qu’elle reste dans le bus, elle l’avait réveillée. Bien que tout lui ait paru si réel, elle s’était assoupie.

               Rien ne s’était passé…

               Cependant, en descendant du bus, Tarilha sentit quelque chose dans sa poche de jean. Elle sortit cet objet et découvrit un petit caillou de quartz rose…

               Alors, rêve ou réalité… Faites attention lorsque vous vous endormez dans un bus, on ne sait jamais, vous pourriez bien être dans le bus du futur…

 





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